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Socrate

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Page 77

Socrate

Socrate était laid, d'une laideur que la colère rendait épouvantable et qui témoignait des pires convoitises cachées. Il la promenait partout, sans gêne, y apportant une sorte de complaisance sournoise à l'imposer au dégoût de chacun. Il y ajoutait encore. Dans une ville, comme Athènes, où, au vB siècle, au temps paisible de la victoire, le soin du vêtement est devenu une partie de la morale civique, où les femmes ornent et précisent plus qu'elles n'habillent leur corps, baigné jusqu'à trois fois par jour ; où sur les soyeuses tuniques, leurs robes io¬ niennes souples et légères, enrichies souvent des ramages de Polygnote lui-même, forment une harmonie mouvante de couleurs et de lignes ; où chaque homme choisit avec soin l'étoffe dont il se drape, compose avec précision le pli de son péplos ; lui, Socrate, se vêt à même son corps d'un pesant manteau informe, rapiécé et décoloré, qui tombe sur lui comme une bâche sur un tonneau.

Alors que chacun, citoyens, métèques ou esclaves, porte des souliers, des bottines ou des sandales, lui, pauvre et insolent, va nu-pieds.

Alors qu'on se parfume des meilleures essences, qu'on se frise la barbe et les cheveux, qu'on soigne minutieu¬ sement son corps, notre gueux, au ventre lourd, va le plus déguenillé ; et s'il n'est pas' sale, il le paraît.

Par héritage et par habitude il est misérable. Son père, sa mère, sculpteur et sage-femme, ont été de bien pauvres gens, sans le sou et sans l'espérance d'en avoir jamais. L'un et l'autre sont morts, après une vie dure, dans leur petit monde médiocre. Leur fils, Socrate, habite mainte¬ nant leur maison sordide ; pas une maison, mais une pièce exiguë, deux peut-être, sans fenêtre nulle part. Le sol est de terre battue, les murs de pisé, le toit de roseau qu'un torchis maintient. Pas d'air, pas de lumière que par l'unique porte ; une fois entrés, l'un et l'autre y vieillissent ; la lumière y perd rapidement son éclat et sa chaleur, l'air tout souvenir de sa vivacité champêtre

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